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La rédaction, « Édito », Lectures anthropologiques [En ligne], 3 | 2017, mis en ligne le 03 janvier 2018, consulté le 20 avril 2024. URL : https://www.lecturesanthropologiques.fr/584

Pour ce troisième numéro, nous avons choisi de nous intéresser aux migrations. Si l’actualité invite à un intérêt accru pour ce thème, les études sur les migrations donnent actuellement lieu à une multitude d’événements scientifiques : publications, colloques, journées d’études, etc. et l’anthropologie y prend désormais sa part. Cette profusion a constitué le terreau de ce numéro.

Dans l’introduction, Alice Aterianus-Owanga et Sandrine Musso font un point sur les études consacrées aux migrations, sur la place de notre discipline dans ce champ, sur les perspectives qu’elle a ouvertes et les promesses qui en découlent. Les ouvrages, objets d’un compte rendu critique, ont été choisis par Jacinthe Mazzocchetti. Ils ont en commun de s’intéresser aux récits de la migration. Les auteurs en ont retenu les expériences, à chaque fois singulières, faites du processus migratoire. Sans prétendre être un reflet exact de la foisonnante production actuelle, ces comptes rendus illustrent une telle richesse et discutent les pistes explorées. Le texte de Christian Rinaudo invite à repenser la notion de frontière : celle-ci peut être considérée, non comme un espace figé, mais comme une entrave à la mobilité, renvoyant à la domination exercée sur les migrants. Élisabeth Defreyne, quant à elle, s'intéresse à une forme particulière, étudiée par Sylvie Bredeloup : la « migration d’aventure », soulignant en filigrane l’aspect polymorphe des migrations, dont la nature varie et oblige à repenser ces déplacements dans leur diversité. Les textes de Mariem Guellouz et Carola Mick soulignent l’exceptionnel terreau que constituent les mots utilisés pour aborder les migrations, mais aussi des arts dans leur ensemble pour se substituer aux mots Dans une perspective différente, Michèle Baussant revisite la « condition cosmopolite », analysée par Michel Agier : elle soutient que les individus font là l’expérience d’une frontière conçue comme espace de transit, où se construit l’altérité. Enfin, Alain Reyniers souligne l’intérêt heuristique d’un type de mémoire des migrations, celle qui n’est pas issue de la tradition écrite, et apparaît comme dynamique, mais non linéaire, capable de s’adapter même si elle le fait de façon chaotique.

Sous une autre forme, les « Recensions actualité » reviennent sur quatre des nombreux événements récents qui se sont tenus autour des migrations. Elles nous donnent un aperçu des institutions qui développent des recherches sur ce thème, mais aussi de la diversité des questions soulevées.

Enfin, l’équipe éditoriale est heureuse de vous annoncer l’ouverture de la rubrique « Débat », venant asseoir la volonté, revendiquée par la revue depuis ses débuts, d’être un lieu d’échanges constructifs. Dans ce numéro, Véronique Servais a ainsi souhaité discuter l’interprétation proposée par Nicolas Lescureux de l’ouvrage qu’elle a dirigé : : « La science [humaine] des chiens ». Pour rappel, Nicolas Lescureux avait réalisé un compte rendu critique de ce livre dans le numéro 2 de Lectures anthropologiques.

Le comité de rédaction de Lectures anthropologiques vous souhaite une lecture riche et stimulante et vous présente ses meilleurs vœux pour 2018.

La rédaction

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