À propos de la journée d’étude internationale « Restituer l’anthropologie politique de David Graeber ». Paris, EHESS, 2021

Aurélia Gualdo et Olivier Coulaux

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Aurélia Gualdo et Olivier Coulaux, « À propos de la journée d’étude internationale « Restituer l’anthropologie politique de David Graeber ». Paris, EHESS, 2021 », Lectures anthropologiques [En ligne], 8 | 2021, mis en ligne le 13 février 2024, consulté le 24 avril 2024. URL : https://www.lecturesanthropologiques.fr/916

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La journée d’étude internationale « Restituer l’anthropologie politique de David Graeber » s’est déroulée en ligne le 17 mai 2021, dans le cadre du séminaire interne de l’Institut Interdisciplinaire de l’Anthropologie du Contemporain1. Elle visait à explorer l’actualité des programmes de recherches auxquels David Graeber a pu contribuer.

En France, l’annonce du décès de l’anthropologue américain a donné lieu à de nombreux hommages médiatiques et académiques. Il nous avait néanmoins semblé qu’il s’agissait bien souvent de rendre hommage à l’auteur à succès de best-sellers, plutôt qu’à celui d’une ethnographie du politique, de l’esclavage et de la mémoire à Madagascar (Graeber 2007 b), d’une contribution à l’anthropologie de la valeur (Graeber 2001), des royautés sacrées et divines (Graeber et Sahlins 2017) et des relations entre le travail anthropologique et l’expérience réflexive et militante au sein de groupes anarchistes et dans l’espace académique (Graeber 2004). On peut également penser au travail de dévoilement de la menace exercée par les phénomènes de violence structurelle dans les milieux institutionnels contemporains (Graeber 2015), à l’étude des processus démocratiques (Graeber 2013), ou bien encore à l’écriture d’une autre histoire de l’origine des hiérarchies et des inégalités (Graeber 2007 a ; Graeber et Wengrow 2021), et à la notion de dette (Graeber 2011 a) à partir de données empiriques ethnographiques, archéologiques, et historiques.

L’une des raisons de ce traitement résidait peut-être dans le cadrage difficile de l’œuvre de David Graeber, à la croisée des sous-disciplines de l’anthropologie politique et de l’anthropologie économique2. Il est par ailleurs inhabituel, en France, que des anthropologues soient mobilisés médiatiquement pour parler et dénoncer l’économie globale de la dette et du capitalisme néo-libéral à partir d’un travail d’anthropologie mobilisant une expérience d’activiste. Les livres traduits en français qui ont contribué à populariser son nom, tels que Dette : 5 000 ans d’histoire, The Utopia of Rules, ou Bullshit Jobs, firent l’objet de nombreux commentaires publics de la part d’activistes, d’économistes, de politistes, de psychologues et de sociologues, sans pour autant relever tous les enjeux anthropologiques soulevés par ces publications. C’est pourquoi notre journée d’étude visait à mettre en valeur l’actualité de son anthropologie et, de celles et ceux dans les courants de la recherche française et internationale qui opèrent un retour critique sur son œuvre, au-delà de la figure bien connue de l’intellectuel public.

Dans cette perspective, nous avons souhaité inviter le professeur Keith Hart, auteur d’un hommage programmatique (Hart 2020). Ce dernier a proposé de replacer le travail de David Graeber dans un courant de recherche transnational qu’il nomme l’anthropologie des sociétés inégalitaires, afin de revenir aux origines modernes de la discipline qui s’est forgée au xviiie siècle, avant sa perversion par le projet colonial, lorsque son objet et sa méthodologie servaient la politique progressiste d’une révolution démocratique. Keith Hart a ensuite mis en perspective sa propre trajectoire biographique3 avec celle de David Graeber, afin de mieux souligner les différences conceptuelles dans leur rapport au politique.

Nous avons ensuite axé notre journée autour de trois thématiques issues des propositions reçues. Les objectif poursuivis étaient d’aborder certains courants théoriques relevant de la pratique ethnographique, voire de la double posture universitaire et militante, de la recherche actuelle en France et au-delà ; et de trouver, à partir des thèmes de recherches exploités par David Graeber, des motifs collectifs de discussion.

L’anthropologie des pouvoirs : démocratie, souveraineté, politiques

En ouverture du panel, Boris Lelong, doctorant en anthropologie sociale à l’EHESS (CEMS), a proposé une critique de la conception de l’État chez David Graeber à partir de ses propres enquêtes en pays Betsileo, dans les Hautes-Terres méridionales de Madagascar. David Graeber a qualifié l’aire d’étude où il effectue son terrain doctoral à Madagascar de Zone d’Autonomie Intérimaire, dans laquelle les habitants maintenaient l’État néo-libéralisé à distance en entretenant la fiction de son autorité, conception qui parcourt toute son anthropologie de la souveraineté et, plus largement, qui fonde et anime les processus politiques à l’œuvre dans les sociétés humaines. Dans cette perspective, l’exercice de la souveraineté et celui de l’État se trouvent parfois confondus. Boris Lelong nous a proposé de considérer la façon dont « l’État » pouvait devenir un objet de lutte pour les populations malgaches et donc une instance de contre-pouvoir à l’accaparement des moyens de la violence par les élites nobiliaires, au travers par exemple des institutions de l’État-providence malgache. Dans la même lignée, Jonathan Chibois, anthropologue et chercheur associé au LAIOS-EHESS, est revenu sur ses travaux portant sur les infrastructures de la vie démocratique à partir d’une ethnographie de l’Assemblée nationale française (Chibois 2019). Il a commenté l’intérêt de la critique proposée par David Graeber de l’assimilation de la démocratie au « fait majoritaire » pour décentrer notre regard de l’analyse du phénomène démocratique, afin de « penser au-delà de l’État » (Abélès 2014). Pour cela, il fallait aussi contester la présence chez David Graeber d’une conception qui associe structurellement la corruption des principes démocratiques à la présence de l’État. Jonathan Chibois nous a proposé de considérer l’intérêt d’une anthropologie infrastructurelle des parlements, afin d’exposer l’articulation des pratiques démocratiques et des pratiques autoritaires au sein des institutions.

Mirja Brand et Yash Lad, anciens élèves de David Graeber à la London School of Economics and Political Science (LSE), ont ensuite analysé le processus ayant mené au coup d’État de la junte en Birmanie, à partir des concepts d’analyse de créativité démocratique proposés par David Graeber. À partir de données ethnographiques, ils ont souhaité rompre avec l’illusion ethnocentrée du « coup d’État », en replaçant le conflit au cœur d’une analyse multi-ethnique de l’État birman, en dépliant les strates sociales à l’œuvre. Les ethnies, et notamment les Karen, sont ici considérées non pas comme des collectifs réifiés a priori, mais comme des projets politiques en conflit.

Fernand Idriss Mintoogue, doctorant à l’EPHE (IMAF), s’est employé quant à lui à rappeler l’importance de la réinterprétation par David Graeber d’objets classiques étudiés par l’anthropologie religieuse, en décrivant les ramifications d’un événement ritualisé de vente d’objets-fétiches, des manteaux de couleurs, au sein d’un mouvement pentecôtiste au Cameroun. La présentation est inspirée de l’analyse des processus de fétichisation proposée par David Graeber (2005), qui les envisageait comme des actes de créativité sociale, voire comme des actes révolutionnaires. Le manteau en tant que fétiche participe à un contrôle des croyances par le biais de dettes : spirituelle, matérielle et morale. La vente et l’acquisition de ces manteaux s’inscrivent dans des processus de reconfiguration des relations, des interactions et des hiérarchies à l’intérieur de ce mouvement, en même temps qu’ils se posent comme des moteurs d’un projet démocratique latent, élaboré à l’intérieur des lieux de culte, contre le régime politique en place.

Adam Pomiecinski, professeur à l’Institute of Anthropology and Ethnology de l’université Adam-Mickewicz de Poznań, a clos la matinée en partageant ses questionnements sur la réception des œuvres de David Graeber en Pologne, dans l’académie, auprès des mouvements sociaux et des milieux anarchistes, et dans les débats publics, à partir de ses travaux précédents sur les mouvements alter-mondialistes (Pomiecinski 2013, 2015).

L’anthropologie des interstices : création, valeur(s), alliance

Alessandro Vitali, en master d’anthropologie à l’université de Sienne, nous a tout d’abord proposé de commenter les résultats de ses premières incursions ethnographiques menées à Ancône, en Italie, auprès de groupes anarchistes, dans une perspective interrogeant la notion de violence structurelle chez David Graeber et les modes d’évaluation moraux, sociaux et politiques du mode de vie de ces groupes eu égard aux phénomènes de violence structurelle.

Olivier Coulaux, doctorant à l’EHESS (iiAC) a ensuite discuté de son expérience ethnographique en tant que bénévole co-gestionnaire d’une monnaie sociale à Paris, en France. L’institution d’une « valeur-temps » était censée agir comme un principe de transformation des rapports sociaux entre les participants à un projet d’occupation temporaire. Son exécution par le biais de « billets-temps » a fini par mettre en évidence les hiérarchies et les inégalités existantes, tout en construisant de nouveaux principes temporaires de réciprocité et de contestation internes. L’étude de la monnaie éclaire la façon dont des projets d’innovation sociale peuvent fonctionner à la manière d’une « monnaie des rêves » (Graeber 2001) d’une transition imaginée, sociale, écologique et politique, dont il faut prendre en compte les effets inattendus.

Aurelia Gualdo, doctorante à l’EHESS (iiAC), retourne, elle aussi, au concept de violence structurelle, pour donner à voir la manière dont se construisent les espaces de revendication dans le secteur de la mode. La fabrication des vêtements upcyclés par les designers de mode, permet d’illustrer les processus de repolitisation de ces espaces pris dans le « système-mode » (Mensitieri 2018), dans lesquels les agents façonnent leurs représentations sur la base de leurs pratiques restauratives. Elle a également avancé une piste de réflexion sur l’incorporation de cette violence dans la pratique ethnographique, donnant lieu à ce qu’elle appelle une ethnographie réparatrice, où l’engagement et la pratique ethnographique seraient intégrés dans des mécanismes de réparation des terrains.

Julie Oleksiak, chercheure associée au centre Georg Simmel, s’est attachée à la description des modalités bureaucratiques productrices de pratiques culturelles, soumises à une tension entre violence structurelle et possibilités émancipatrices. À partir notamment de documents vidéos et d’archives sonores et graphiques provenant des organisations suivies, il s’agissait de montrer les modalités pratiques de l’émergence d’une scène dite « alternative » interpellant prioritairement une classe d’agents bien particulière, celle du « cosmopolitisme hybridisé », identifiée par Jonathan Friedman (2013). Grâce à deux terrains perçus comme politiquement engagés4, elle nous a invités à considérer sous un angle politique la fabrique de la musique dans nos sociétés contemporaines (Oleksiak 2020).

Sasha Jurdant, doctorante à l’université de Toulouse-Jean Jaurès, nous a finalement exposé les pratiques d’alliance et de valorisation qu’elle a découvertes au cours de son enquête multi-située (Colombie, Équateur, Mexique) entre groupes autochtones, métisses et blancs, à partir de l’étude de l’allumage des feux considéré comme une forme d’action directe, par l’acte magique. Au travers des concepts de magie, d’imaginaire et de valeur, sa présentation cherchait à rendre compte d’un mouvement social dont la dimension politique passe par une manœuvre ontologique qui s’opère par des relations animistes avec le feu. L’imaginaire et la pratique des feux deviennent ici tant un terrain de lutte qu’un lieu de formation de nouvelles alliances.

L’anthropologie globale : capitalisme, égalitarisme, travail

Pour cette dernière thématique à portée plus théorique, nous avons tout d’abord examiné, avec Benjamin Gizard, doctorant à l’EHESS (CEMS), l’application du concept lévi-straussien de groupe de transformation en double torsion, interprété par Terence Turner (Turner 2017), et mis à contribution dans les analyses au travers desquelles David Graeber s’est proposé de penser l’émergence du capitalisme (Leavitt 2005 ; Graeber 2007a, 2011a, 2011 b).

Angelina Kussy, doctorante de l’université autonome de Barcelone, et Félix Talego, professeur d’anthropologie politique à l’université de Séville, sont venus discuter de l’intérêt de David Graeber pour l’émergence d’une société du care, à partir d’une présentation de leurs travaux visant à critiquer l’ethnocentrisme du concept de travail (Kussy et al. 2019). Après nous avoir rappelé la filiation des travaux de David Graeber avec les théories issues de l’anthropologie économique et de l’anthropologie du care (Graeber 2001, 2015), Angelina Kussy a rappelé les différentes manières dont la logique du care a émergé comme une contestation de l’ontologie de la production. Cette dernière apparaît comme une mystification fondée sur la violence structurelle du rapport de l’homme à la vie, à laquelle David Graeber opposait une économie du soin.

Enfin, nous avons accueilli Julieta Gaztañaga (université de Buenos Aires), Natalia Buitron (Oxford, London School of Economics) et Hans Steinmüller (London School of Economics), qui sont venus nous présenter une triple piste de recherches portant sur les concepts de totalité, d’autonomie et de technologie qu’ils.elles avaient poursuivie à la suite de collaborations avec David Graeber durant des workshops sur les notions d’égalitarisme et de hiérarchie (Buitron et Steinmüller 2020).

Une table ronde a, finalement, réuni le comité organisateur de la journée d’étude pour une discussion sur les enjeux auxquels l’œuvre de David Graeber confronte l’anthropologie politique en France. Riccardo Ciavolella, anthropologue au CNRS, co-directeur du IIAC, est revenu sur son article-hommage à David Graeber (Ciavollela 2020) en mettant en avant le potentiel créatif contenu dans le changement politique. Selon lui, la lutte politique revient à une lutte pour le sens et in fine contre l’aliénation. Gianfranco Rebucini, anthropologue au CNRS, co-directeur du IIAC, a souligné quant à lui la façon dont David Graeber a fait usage de l’anthropologie comme source archivistique d’altérités, faisant apparaître en contraste les transformations sociales, politiques et économiques qui affectent notre rapport à l’histoire et aux futurs du capitalisme.

Les alternatives fondées sur des pratiques d’action directe sont-elles à même d’employer de telles archives pour accompagner leurs imaginaires d’un nouvel horizon politique ? Telle est en tout cas la façon dont ce « trouble-maker », pour reprendre l’expression affectueuse employée par Judith Friedlander durant la table ronde à propos de son ancien élève, a tenté d’employer ces « possibilités » pour faire dévier le cours de l’histoire et de l’autorité. À cet égard, plutôt que d’aboutir à une anthropologie distinctement « graeberienne », l’œuvre de David Graeber apparaît plutôt comme un pont entre les rives des nombreuses traditions théoriques qui ont irrigué la discipline, et qui présentent chacune des armes pour nous aider à déchiffrer les multiples espace-temps où se réalisent nos activités ethnographiques.

1 Notre journée d’étude a été organisée en lien avec le colloque « En finir avec Libertalia », qui s’est tenu au musée du quai Branly le 18 mai 2021.

2 Pour une introduction à ces enjeux, voir Hann et Hart (2011) ; Ciavolella et Wittersheim (2016).

3 Expert en développement, « économiste » auprès du journal The Economist, entrepreneur contrebandier, avant le succès académique, les travaux sur l’

4 D’une part, le programme des musiques transculturelles de la Fondation Royaumont présente une forme institutionnalisée de valorisation de la

Abélès Marc, 2014, Penser au-delà de l’État. Paris, Belin.

Buitron Natalia et Steinmüller Hans, 2020, « Les fins de l’égalitarisme. Introduction », L’Homme, vol. 236, n° 3, p. 5-44.

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1 Notre journée d’étude a été organisée en lien avec le colloque « En finir avec Libertalia », qui s’est tenu au musée du quai Branly le 18 mai 2021. Les discutants y ont notamment pris comme objet le dernier livre de David Graeber paru en français, « Les Pirates des Lumières ou la véritable histoire de Libertalia » (2019), aux éditions Libertalia. Maurizio Esposito la Rossa (université de Cambridge), co-organisateur, nous a présenté cette journée en conclusion de nos échanges.

2 Pour une introduction à ces enjeux, voir Hann et Hart (2011) ; Ciavolella et Wittersheim (2016).

3 Expert en développement, « économiste » auprès du journal The Economist, entrepreneur contrebandier, avant le succès académique, les travaux sur l’économie informelle, la monnaie, sa proximité avec le révolutionnaire C.L.R James (Grimshaw et Hart 1991), l’accès au statut d’intellectuel public.

4 D’une part, le programme des musiques transculturelles de la Fondation Royaumont présente une forme institutionnalisée de valorisation de la diversité culturelle ; d’autre part, l’EHZ Festibala active une forme festivalière qui met en avant le collectif.

Aurélia Gualdo

Aurélia Gualdo est doctorante en anthropologie sociale (EHESS-iiAC). Ses recherches portent sur la dimension réparatrice des processus d’engagement pour la mode, en s’appuyant sur une ethnographie de la communauté slow fashion à Paris. Elle analyse la reconquête du sens politique dans la mode, en questionnant les alternatives écologiques et sociales menées par les institutions, les designers et les associations.

Olivier Coulaux

Olivier Coulaux est doctorant en anthropologie sociale (EHESS-iiAC). Ses enquêtes de terrain en France et en Italie, auprès de groupes visant à détruire ou à réinventer le « capitalisme » ou « l’économie » au travers de pratiques spécifiques (entrepreneuriat social, économie sociale et solidaire, mutualisme), cherchent à interroger les politiques de la valeur et des valeurs contemporaines dans une perspective globale.