https://www.lecturesanthropologiques.fr fr https://www.lecturesanthropologiques.fr/1192 Chères lectrices, chers lecteurs, C’est avec joie que le comité de rédaction de Lectures anthropologiques présente son onzième numéro, qui coïncide avec l’accession de notre revue à la plateforme d’édition scientifique de référence OpenEdition. Fruit de plusieurs années d’efforts et de travail d’édition rigoureux, l’intégration à OpenEdition témoigne de notre engagement indéfectible pour la science ouverte, et marque une étape importante pour renforcer la place de Lectures anthropologiques dans le paysage de l’édition scientifique. Elle nous permettra d’atteindre un public plus large, y compris à l’international, en améliorant notre référencement et notre visibilité. Après des questions d’actualité comme l’énergie (numéro 5), les épidémies (numéro 9) ou, plus récemment, les débats autour du postcolonial et du décolonial (numéro 10), Lectures anthropologiques poursuit avec ce nouveau dossier sa mission fondatrice, en proposant de faire le point sur un champ de l’anthropologie. Ce dossier est consacré à l’ethnomusicologie, ou plutôt aux ethnomusicologies, intentionnellement déclinées au pluriel, domaines examinés dans leurs dialogues épistémiques et historiques avec des disciplines voisines. Comme le rappelle l’introduction des coordonnatrices, Elina Djebbari et Séverine Gabry-Thienpont, analyser les ethnomusicologies contemporaines implique de naviguer à travers un panorama épistémologique et institutionnel complexe, stratifié et dynamique, étroitement lié aux préoccupations d mer., 15 janv. 2025 00:00:00 +0100 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1192 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1238 Immersions (2022-2024) est un programme de recherche-action et de recherche-création comprenant deux projets universitaires multimédias : le webdocumentaire « Inouï. Musiques du monde de Nanterre » (2017), qui propose une découverte par le sonore de la ville1, et « Gilbert Rouget, sous les toits de l’ethnomusicologie » (en cours), futur espace en ligne de ressources ethnomusicologiques via la visite virtuelle de l’appartement de l’ethnomusicologue Gilbert Rouget. Pionnier de l’institutionnalisation de l’ethnomusicologie en France, maître d’œuvre de son développement, Gilbert Rouget fut en effet une figure fondamentale de la discipline au XXe siècle. Après une phase de préfiguration (2020-2021), Immersions est devenu pleinement un projet du Labex Les Passés dans le présent2. Nicolas Prévôt et moi-même en avons la coresponsabilité3. Les contenus de ces deux projets diffèrent largement : les pratiques musicales et dansées des Nanterrien·nes d’un côté, les archives (sources publiées, documents rares, inédits et même nouveaux) de l’ethnomusicologue Gilbert Rouget et de ses collaborateurs et collaboratrices de l’autre. Leurs échelles d’observation — une ville pour le premier, un appartement pour le second — se distinguent également. Néanmoins, les deux projets relèvent d’un même objectif de formation universitaire à visée professionnalisante, et ont en commun de s’inscrire dans des démarches immersives : celle qui caractérise l’ethnographie d’une part, expérimentée par les étudiant lun., 13 janv. 2025 00:00:00 +0100 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1238 https://www.lecturesanthropologiques.fr/724 Comité de rédaction Rédaction en chef BLANCHIER Raphaël, MCF à l’université Clermont Auvergne, ACTé, IFRAE LAFAYE Françoise, Chargée de recherche à l’ENTPE-Université de Lyon, CNRS EVS SALLUSTIO Madeleine, Post-doctorante au CNRS-SciencesPo, CSO. Membres du comité de rédaction ATERIANUS-OWANGA Alice, Professeure assistante à l’université de Neuchâtel DE RUYTER Magali, Chercheuse associée au CNRS-CREM-LESC DJEBBARI Elina, MCF à l’université Paris Nanterre, CNRS-CREM-LESC GRUGEON Elsa, Chercheure associée au CéSor (CNRS/EHESS) et à l’IFPO HOMOLA Stéphanie, Chargée de Recherche au CNRS-IFRAE JABIN David, Chercheur associé au LESC (CNRS/Nanterre) LE MEUR Mikaëla, Post-doctorante F.R.S.-FNRS, Université libre de Bruxelles LOUVEAU Frédérique, MCF à l’université Gaston Berger de Saint-Louis MAHIEDDIN Emir, Chargé de recherche au CNRS-CéSor MEULEMANS Germain, Chargé de recherche au CNRS-Centre Alexandre Koyré ORTAR Nathalie, Directrice de recherche à l’ENTPE-Université de Lyon, CNRS LAET PABERZ Chloé, MCF à l’INALCO, CNRS-IFRAE SAYEUX Anne-Sophie, MCF à l’université Clermont Auvergne, I3SP TANTCHOU Josiane, Chargée de recherche au CNRS-PRODIG URIEN Fanny, MCF à l’université Lyon 2, CNRS-EVS Mise en ligne ATERIANUS-OWANGA Alice BLANCHIER Raphaël HOMOLA Stéphanie LOLOUM Tristan SALLUSTIO Madeleine URIEN Fanny Ancien-nes rédacteurs et rédactrices en chef ATERIANUS-OWANGA Alice LAFAYE Françoise LOLOUM Tristan MAHIEDDIN Emir Ancien-nes membres ARMANET Eléonore, MCF à l'Universit jeu., 19 déc. 2024 00:00:00 +0100 https://www.lecturesanthropologiques.fr/724 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1168 À partir de l’ouvrage World Music in the Black Atlantic de Aleysia K. Whitmore, cet article s’intéresse au champ de recherche dans lequel il s’inscrit, centré sur une ethnomusicologie de la World Music et de la globalisation musicale. L’article montre comment ce champ a provoqué des débats qui ont modifié les objets et les terrains de l’ethnomusicologie, d’abord dans le monde anglophone, puis en France. Il explique ensuite comment ces débats ont contribué à instaurer un dialogue avec d’autres sciences sociales, l’anthropologie notamment, avec laquelle l’ethnomusicologie a toujours entretenu un rapport de proximité, mais aussi l’horizon plus éclectique des popular music studies. L'article se clôt sur une réflexion relative aux impacts de la révolution numérique sur les échanges musicaux à l’échelle globale. This article, which draws upon the work of Aleysia K. Whitmore in her book World Music in the Black Atlantic, examines the field of ethnomusicology in relation to World Music and musical globalization. This article explains how those debates contributed to several debates that have shaped the objects and methodologies of ethnomusicology, initially within the anglophone world and subsequently in France. The article explains how it contributed to instore a dialogue with other social sciences, in particular anthropology, with whom ethnomusicology maintains a narrow relation from the beginning, but also the more eclectic horizon of popular music studies. The article ends with a reflection about the impacts of the digital revolution on musical exchanges on a global scale. dim., 15 déc. 2024 00:00:00 +0100 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1168 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1173 Bernard Lortat-Jacob, dans un ouvrage qui rassemble des textes pour la majorité déjà publiés ailleurs depuis les années 1980 jusqu’à aujourd’hui, nous livre son parcours en ethnomusicologie et par cela même sa contribution à l’étude des rapports entre musique et société. Ce compte rendu présente d’abord les lignes directrices des trois parties de l’ouvrage : 1) l’étude des structures notamment dans l’effort de modéliser l’improvisation dans des musiques traditionnelles du bassin méditerranéen ; 2) l’analyse de l’action et la prise en compte de la musique dans son vécu par ses praticiens dans des contextes d’oralité et plus particulièrement des pratiques polyphoniques ; 3) enfin, la vision épistémologique et méthodologique de l’auteur sur sa discipline. La richesse de la réflexion ouvre plusieurs perspectives pour l’ethnomusicologie : elle nous invite à questionner les notions d’authenticité et de tradition et à revenir sur un supposé isolement des musiques et des sociétés qui les pratiquent. In this book assembling texts for the majority already published, since the 1980s until today, Bernard Lortat-Jacob guides us in his personal journey through ethnomusicology and thereby in his contribution to the study of the relationship between music and society. The present review presents the guidelines of the three parts of the book: 1) the study of structures, particularly in the effort to model improvisation in traditional Mediterranean music; 2) the analysis of musical action and the consideration of music in its experience by its practitioners in oral contexts and more particularly polyphonic practices; 3) finally, the author’s epistemological and methodological vision of his discipline. The richness of the reflection opens several perspectives for ethnomusicology. It also invites us to question the notions of authenticity and tradition and to revisit the idea of a supposed isolation of music and of the societies that practice it. dim., 15 déc. 2024 00:00:00 +0100 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1173 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1179 La question des circulations culturelles et de l’« hybridité » en Océanie, englobant notamment le champ des musiques populaires, a été jusqu’à présent peu abordée alors même que la propension au cosmopolitisme culturel est depuis longtemps une caractéristique des sociétés insulaires. Répondant à ce déficit, l’ouvrage coédité par Stéphanie Geneix-Rabault et Monika Stern vient jeter un regard décloisonné sur la création et les problématiques musicales contemporaines de la région. Partant des apports des différents auteurs du livre, cet article choisit de mettre en lumière le rôle de la matérialité technologique dans la circulation des musiques et des savoirs, l’impact de l’industrie culturelle et des circuits économiques, les conditions de l’articulation de la création musicale et des politiques culturelles, et les problématiques liées à la propriété intellectuelle. The issues surrounding the cultural flows and “hybridity” in Oceania, in particular in relation to the field of popular music, have been relatively unexplored, despite the longstanding disposition for cultural cosmopolitanism in Pacific Islands societies. The book co-edited by Stéphanie Geneix-Rabault and Monika Stern brings a fresh perspective on these questions and takes an interdisciplinary look at the issues of contemporary musical creation in the region. Drawing from the contributions of the authors, this article chooses to highlight the role of technological materiality in the circulation of music and knowledge, the impact of cultural industry and economic circuits, the conditions of the relationship between musical creation and cultural policies, and the issues related to intellectual property. dim., 15 déc. 2024 00:00:00 +0100 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1179 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1197 Un ouvrage collectif édité en Grande-Bretagne (Music, Dance, Anthropology, 2021) est ici pris comme point de départ pour une réflexion sur la situation des études anthropologiques sur la musique et la danse. Partant du constat qu’il est devenu impossible de tracer une claire délimitation entre des approches « anthropologiques » et « ethnomusicologiques » (ou « ethnochoréologiques »), cet article commente les contributions rassemblées dans cet ouvrage à l’aune d’un état plus large des recherches actuelles dans ce domaine. Il met en lumière l’impact de dynamiques d’institutionnalisation qui ont fait prévaloir l’étude de terrains lointains (distants des traditions classiques occidentales), l’éclatement des approches et la forte malléabilité des références à « l’anthropologie ». Plutôt que de prétendre unifier ce champ sur la base d’une théorie générale, l’auteure défend la nécessité d’une ouverture disciplinaire, permettant l’élaboration d’approches croisées et la réflexion sur des problématiques transversales. La contribution de Martin Stokes est examinée de plus près, en tant qu’elle propose une telle démarche de connaissance unifiée tenant compte des apports de l’ethnomusicologie et d’un vaste ensemble de travaux sur la musique, le politique, la citoyenneté. A collective book published in Great Britain (Music, Dance, Anthropology, 2021) serves as a starting point for a reflection on the current state of anthropological studies in music and dance. Observing that a clear demarcation between ‘anthropological’ and ‘ethnomusicological’ (or ‘ethnochoreological’) approaches has become untenable, this article reviews the book’s contributions by examining them in light of the broader landscape of contemporary research. It highlights the lasting impact of ethnomusicology’s institutionalization as a discipline, which has traditionally prioritized the study of distant fields (removed from classical Western traditions). It also highlights fragmented approaches, and a highly flexible use of ‘anthropology’ as a reference. Rather than attempting to unify this field through a general theory, the author advocates for embracing interdisciplinarity, enabling varied perspectives and engagement with cross-cutting issues. Special attention is given to Martin Stokes' contribution, which offers a rare unified approach that incorporates insights from ethnomusicology along with broader reflections on music, politics, and citizenship. dim., 15 déc. 2024 00:00:00 +0100 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1197 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1202 Ziad Fahmy est historien à la Cornell University. Dans l’ouvrage Street Sounds, il se donne pour objectif d’historiciser les sons de la modernité égyptienne de la fin du XIXe jusqu’au milieu du XXe siècle. Pour cela, il décrit le nouveau paysage sonore des villes qui émerge à la suite des bouleversements technologiques notamment liés à l’électrification, les transformations de la vie quotidienne et les profondes modifications des pratiques urbaines. Ce programme appréhende le sonore comme une voie heuristique pour comprendre le passé, et s’insère dans un champ académique qui se développe autour des études sur les dimensions sonores de la vie sociale, donnant naissance à des recherches très variées regroupées au sein du domaine générique des sound studies. Dans cet article, les apports de Street Sounds sont resitués parmi différents travaux politiques, anthropologiques ou sociologiques sur la ville, spécifiquement Le Caire. La discussion aborde trois des thématiques centrales du livre, à savoir le rééquilibrage sensoriel à l’œuvre dans les pratiques et formes de présence à la ville, l’instauration d’un nouveau paysage sonore en lien avec les développements technologiques, enfin le redoublement des frontières sociales et économiques par le sonore. Ziad Fahmy is a historian at Cornell University. In Street Sounds, he historicizes the sounds of Egyptian modernity from the late 19th to the mid-20th centuries. To do this, he describes the new urban soundscape that is emerging in the wake of technological upheavals, especially those linked to electrification, transformations in daily life and deep changes in urban practices. In this book, he apprehends sound as a heuristic way to understand the past, therefore being part of an academic field developing around studies of the sonic dimensions of social life. This field, which has given rise to a wide variety of research works and approaches, is usually recognized as Sound Studies. In this paper, the author situates the contributions of Street Sounds among various political, anthropological and sociological works on the city, specifically Cairo. The discussion addresses three of the book’s central themes: how new forms of being present in, and navigating the city results in a rebalancing of sensory modes of practicing the urban environment; how a new soundscape has emerged in relation to technological developments; and how sound may be considered a valid lens to help us apprehend the social and economic boundaries and their dynamics. dim., 15 déc. 2024 00:00:00 +0100 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1202 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1210 Worship Sound Spaces édité par Christine Guillebaud et Catherine Lavandier aborde l’intérêt d’une approche pluridisciplinaire pour rendre compte de l’expérience acoustique immersive dans des espaces de culte. L’ouvrage présente des contributions des professionnels de l’acoustique architecturale, des historiens et des anthropologues. L’approche perceptuelle proposée par les éditrices de l’ouvrage interroge plus largement la partition dans le traitement du sonore entre une anthropologie du son et une anthropologie par le son. Par la prise en compte du sonore au sein d’une anthropologie du sensible, cette publication aborde plusieurs aspects liés à l’écoute en ethnomusicologie, de l’approche perceptuelle jusqu’à la notion « d’atmosphère » (attunement), en passant par la prise en compte des références sociales et culturelles propres aux terrains étudiés (en France, au Canada, en Inde, en Égypte et au Kenya). Les études présentées sont autant axées des bâtiments religieux (églises, mosquées, temples hindous) que sur des espaces rituels plus ouverts, voire sur une écologie sonore urbaine marquée par la pratique des croyants. Les différentes méthodologies engagées par les différentes disciplines permettent d’interroger leur pertinence et d’engager une réflexion épistémologique sur le sonore. Worship Sound Spaces, edited by Christine Guillebaud and Catherine Lavandier, explores the value of a multidisciplinary approach to the immersive experience of worship spaces. The book features contributions from architectural acoustics professionals, historians and anthropologists. The perceptual approach proposed by the book’s editors questions the partition in the treatment of sound between an anthropology of sound and an anthropology through sound. By taking sound into account as part of an anthropology of the sensible, this publication addresses several aspects of listening in ethnomusicology, from the perceptual approach to the notion of “atmosphere” (attunement), via consideration of the social and cultural references specific to the fields studied (in France, Canada, India, Egypt and Kenya). The studies presented focus as much on religious buildings (churches, mosques, Hindu temples) as on more open ritual spaces, or even on an urban sound ecology marked by the practice of believers. The different methodologies employed by the various disciplines allow us to question their relevance and engage in epistemological reflection on sound. dim., 15 déc. 2024 00:00:00 +0100 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1210 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1221 Compte rendu du colloque « Cultures hip-hop, création, légitimation, patrimonialisation ? », Philharmonie de Paris, 28 et 29 janvier 2022. Je propose dans ce texte de questionner le statut de la conversation comme forme de coproduction de savoirs à partir d’un colloque dont j’ai été membre du comité d’organisation. Il ne s’agit pas ici de proposer une description d’une exposition ou d’un colloque, mais bien d’utiliser cet évènement comme point de départ d’un questionnement plus large, destiné à s’inscrire dans une anthropologie collaborative. Ce texte constitue un retour d’expérience d’une table ronde que j’ai animée, dont l’enjeu central était l’inclusion et l’horizontalité. Les glissements de sujets, les tensions entre acteurs de différentes générations, les méfiances de chacun envers les institutions culturelles et académiques amènent ici à questionner notre pratique scientifique. Depuis plusieurs années, la volonté de sortir d’un entre-soi universitaire a fait émerger des initiatives telles que des colloques où interviennent des acteurs issus de milieux professionnels autres qu’académiques. Du 17 décembre 2021 au 24 juillet 2022 s’est tenue l’exposition HIP-HOP 360, Gloire à l’art de rue, portée par le commissaire François Gautret1 à la Philharmonie de Paris. Avant elle, deux autres institutions culturelles avaient exposé une histoire du hip-hop : en 2005 à Marseille, Hip-hop, art de rue, art de scène au musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), dim., 15 déc. 2024 00:00:00 +0100 https://www.lecturesanthropologiques.fr/1221