À propos de Julien Glauser, 2016, Tokyo-skate. Les paysages urbains du skateboard. Gollion, Infolio, Archigraphy

Louise Wagner

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Louise Wagner, « À propos de Julien Glauser, 2016, Tokyo-skate. Les paysages urbains du skateboard. Gollion, Infolio, Archigraphy », Lectures anthropologiques [En ligne], 4 | 2019, mis en ligne le 16 février 2024, consulté le 29 mars 2024. URL : https://www.lecturesanthropologiques.fr/619

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Appréhender Tokyo à partir des yeux des skateurs. Une démarche innovante

Tokyo, plus grande conurbation1 au monde, fascine nombre de concepteurs. Souvent jugée « désordonnée », voire « chaotique », la capitale nippone ne répond pas à la notion d’ordre urbain comme nous le comprenons et pratiquons en Europe2.

Contrairement à la France et aux villes européennes, voire occidentales de manière plus générale qui essaient de conserver une harmonie visuelle, le pays du Soleil-Levant impose peu de règles esthétiques contraignantes. C’est notamment l’absence d’harmonie visuelle et le caractère éphémère du bâti (la durée de vie d’une maison japonaise est, en moyenne, d’environ 26 ans, et chaque immeuble est individuellement remplacé au cours du temps) qui caractérisent les villes japonaises. Pour l’architecte Ashihara Yoshinobu (1994), il se cache derrière le désordre avoué un ordre de niveau supérieur qui facilite la régénération constante de la ville. Selon lui, le contour du bâti au Japon est flou et aléatoire comme la prolifération d’un organisme vivant. En Occident, en revanche, la forme est un tout intégré qui a peu de chances de changer une fois qu’elle est terminée (ibid.).

Tokyo, de par ses multiples visages et une abondante création visuelle, inspire les uns et trouble les autres. Compte tenu de sa taille et de ses transformations permanentes, elle fait objet de nombreux débats entre experts de la conception urbaine, habitants et visiteurs, entre ceux qui se perdent dans le labyrinthe urbain et ceux qui y trouvent leurs points de repère.

Dans son ouvrage Tokyo-skate. Les paysages urbains du skateboard, Julien Glauser aborde par l’entrée d’une activité spécifique la capitale nippone3. Dans le cadre de sa thèse (2012), il a effectué entre 2006 et 2008 une enquête d’anthropologie sociale4 auprès des skateurs5 de la ville. En les suivant, l’auteur, lui-même passionné de ce sport depuis une vingtaine d’années, ouvre une fenêtre sur un monde peu connu au Japon et une pratique qui se joue dans l’ombre de la vie de sa capitale.

À partir d’images fixes et animées produites par les skateurs de Tokyo, Julien Glauser étudie les manières dont ces praticiens mettent en scène leur environnement et ce qu’ils en dévoilent. Son enquête nous montre à la fois certaines spécificités de la société japonaise, mais aussi la constitution d’un groupe autour d’une pratique commune. À un autre niveau, elle nous permet d’appréhender la manière dont ce groupe s’approprie le mobilier urbain et se représente la ville. Enfin, les images que donnent les skateurs d’eux-mêmes nous interrogent sur le regard que nous, chercheurs et citadins, portons sur une activité qui se situe à la marge des normes urbaines.

La pratique du skateboard et sa montée en popularité

Dans son ouvrage, Julien Glauser remonte à l’invention du skateboard. Il constate que son apparition demeure floue, mais la situe cependant dans les années 1950, sur la côte ouest des États-Unis, où le skateboard subit deux influences : les scooters6 et le surf. Selon lui, la première vague du skateboard n’a pas grande envergure et ce n’est qu’au début des années 1960 avec la création de marques de skate, l’organisation de compétitions et l’apparition des premiers films que la pratique gagne en popularité. Durant la même décennie, le skateboard est introduit en Europe ainsi qu’au Japon dans les régions où se pratique le surf. Le skate démarre lentement au Japon et ce n’est que dans les années 1970 qu’il conquiert une population plus importante.

Dès ses débuts, le skate se développe grâce à sa médiatisation et donne lieu à une abondante production iconographique dont nous trouvons des éléments dans l’ouvrage. Dans les années 1970, avec la publication de nombreux articles de journaux, une véritable identité autour de ce sport se forge. Durant cette période, le Japon inaugure ses premiers skateparks7 et à la fin des années 1970, le pays en compte une vingtaine. Mais en raison des risques d’accident, le skate perd rapidement de sa popularité, de nombreux skateparks ferment, et la pratique se (ré) oriente vers la rue. En 1981, la All Japanese Skateboard Association (AJSA) est créée afin de fédérer ce sport, et après de nombreuses vagues d’apparition et de disparition, la pratique du skateboard se stabilise dans les années 1990.

Témoin privilégié du temps, la culture skate exprime depuis les années 1990 au Japon l’image de la ville (Yabe 2009). Les emplacements des spots8 à Tokyo changent en permanence, et les images produites par les skateurs deviennent un témoin d’un instant passé.

Skater à Tokyo : entre perception des rythmes et recherche de repères

La pratique du skate, aujourd’hui répandue dans le monde entier, s’est développée différemment selon les contextes locaux. Si la présence des skateurs s’avère plus discrète au Japon que dans le paysage urbain d’autres villes du monde, les skateurs japonais partagent pourtant certaines ambitions de leurs homologues étrangers, comme celle de découvrir de spots nouveaux et uniques au sein de la ville. La recherche de spots, lieux qui servent également de décors pour les photographies et les vidéos que les skateurs produisent, les conduit à affiner leur regard sur la ville et les rend particulièrement attentifs aux détails du mobilier urbain. Ils perçoivent l’environnement de manière différente et développent une connaissance fine des rythmes de la ville et de l’alternance de ses activités selon l’heure et le jour de la semaine.

Julien Glauser explique que l’occupation des skateparks, souvent excentrés et constituant des espaces règlementés, ne met pas les skateurs en conflit avec les non-skateurs. Le street9, en revanche, place le skateur de facto en opposition à la norme d’usage des lieux. Dans la mesure où c’est principalement en ville, lieu de confluence, que les skateurs se voient confrontés aux non-skateurs, c’est davantage au street qu’aux skateparks que s’intéresse l’auteur.

En effet, l’activité du skateboard se situe dans nombreux pays à la limite entre le légal et l’illégal, et les praticiens se trouvent souvent dans un rapport conflictuel avec les autorités et les habitants. Ce que certains chercheurs considèrent comme « pratique créative », la plupart des citadins le désignent, en raison d’un usage des lieux inhabituel, comme « acte de déviance ».

Au Japon, pays où les normes sociales peuvent paraître plus rigoureuses que dans d’autres contextes, les skateurs se voient contraints d’exercer leur pratique à l’abri de la vie quotidienne. Ainsi, ils pratiquent à Tokyo essentiellement leur activité durant la nuit, quand les kaishain (ou salary men, communément traduit par le terme de cols blancs) se dispersent petit à petit dans les quartiers résidentiels.

De par leur fréquentation des lieux à des moments inhabituels, les images des skateurs dévoilent des faces méconnues de la ville. L’auteur explique que la plupart de ces images sont produites sur les spots, et que la recherche de ceux-ci conduit les skateurs à circuler constamment. La quête de spots est au Japon, et notamment à Tokyo, un phénomène récurrent, car le renouvellement permanent du bâti contribue à la destruction de certains lieux emblématiques et conduit les skateurs à rapidement se réorienter et à trouver de nouveaux repères.

Selon Foucault (1984), la rue ne s’anime que grâce à l’activité humaine, et c’est le système d’occupation et de gestion qui définit l’influence de la forme sur l’espace. Le skateboard induit dans ce cas-là « un lieu pratiqué » et les skateurs créent sans cesse de nouveaux espaces (p. 88). Tokyo-skate met au jour de façon détaillée la connaissance qu’ont les skateurs de la ville en exposant le réseau des lieux qu’ils pratiquent, et qui recouvre un territoire étendu. Mais l’ambition de l’auteur reste, malgré l’ampleur du terrain, clairement circonscrite : il vise non pas la présentation d’une vue aérienne de la ville et une description exhaustive, mais plutôt la compréhension d’un des phénomènes (urbains) qui aide à approcher Tokyo.

Trouver sa place, se créer une identité, ou fournir une échappatoire au modèle traditionnel ?

Au Japon, l’identité personnelle et la place qu’occupe l’individu au sein de la société sont fortement liées au travail. Les heures de présence laissent peu de place aux loisirs et les relations humaines se créent principalement au sein de l’entreprise (Wagner, 2018). Depuis les années 1990, le taux de chômage a augmenté au Japon et de plus en plus de jeunes se sont retrouvés dans des situations précaires. Nombreux sont ceux qui exercent une baito c’est-à-dire un emploi peu qualifié et payé à l’heure, situé au bas de la hiérarchie professionnelle. En l’absence d’un cadre de travail stable, les jeunes se voient contraints de se créer une identité autrement.

Compte tenu de leur investissement temporel dans ce sport, la plupart des skateurs ne se rangent pas dans la cohésion sociale et se voient, par leur pratique, marginalisés. Selon Julien Glauser, si les skateurs ne sont pas tous des travailleurs précaires, ils partagent une volonté commune de sortir du schéma traditionnel de carrière, et bien que le skate demeure pour la plupart d’entre eux une activité de loisir, celui-ci peut prendre une importance majeure qui permet de redonner un sens à la vie que leur famille ou le travail ne parvient pas à leur fournir.

En effet, comme c’est le cas dans d’autres groupes d’intérêt, le partage de leur pratique réunit les skateurs de Tokyo. Par l’activité commune et le partage du matériel visuel, les skateurs créent un réseau et se forgent une identité locale qui influence d’autres domaines que le sport, notamment le graphisme, la mode et la musique. En ce sens, la pratique du street, activité de rue, aboutit à une culture de rue qui aide à créer une identité par l’intermédiaire d’une autre activité que la profession.

Traditionnellement, les sociabilités ont lieu au Japon hors de l’habitat, dans d’autres espaces privés ou publics. L’auteur explique comment les sessions10 des skateurs constituent des espaces de sociabilités et sont des moments importants à la constitution du groupe. Selon lui : « Ces sportifs apprivoisent à leur manière, avec leurs outils — skateboards et obstacles — les lieux urbains pour s’y sentir bien [...] Ils ne font pas que skater, c’est pour eux de vraies occasions de se rencontrer entre amis, sans forcément dépenser de l’argent […] » (p. 101).

Images d’une ville, imaginaire d’une pratique

Moyen de communication, de partage et d’expression personnelle, la caméra est un attribut commun dans le monde du skate que beaucoup de praticiens portent constamment sur eux. Pour Julien Glauser, c’est grâce à la circulation des images que les skateurs transmettent leur savoir sur les spots à Tokyo. Cependant, la fonction, notamment des vidéos, change en permanence : elles peuvent servir d’outil de formation, d’information des autres skateurs de la découverte de nouveaux endroits à skater ainsi que des prouesses personnelles.

De par leur pratique, la perception qu’ont les skateurs de Tokyo diffère de celle des non-skateurs. L’auteur attire l’attention sur l’homogénéité des représentations qu’ont les skateurs de leur pratique et explique qu’ils créent par la transmission du savoir un imaginaire de leur activité ainsi que des lieux où elle se déroule.

Citant André Sorensen (2009), Glauser souligne que : « La création de sens liée aux lieux est un aspect fondamental de la spatialisation des Êtres » (p. 209) et semble transmettre l’essentiel. En effet, l’être urbain recrée sa ville dans son imaginaire propre qui demeure dans le monde du skateboard un imaginaire partagé. L’auteur y revient à plusieurs reprises en expliquant que les skateurs constituent un groupe qui reflète une image singulière et analogue de la capitale nippone.

Par ailleurs, l’activité des skateurs sur le mobilier des lieux urbains implique un changement de statut par rapport aux moments où ils sont piétons, cyclistes ou automobilistes et les pousse à faire une performance, à « jouer un rôle » (Laplantine 2010), dès l’entrée sur la scène urbaine.

Acteur et chercheur. L’auteur et son enquête

Julien Glauser décrit avec précision et vivacité les paysages urbains du skateboard à Tokyo. Guidé par sa passion, il se fond parmi ses interlocuteurs et devient acteur, tout en demeurant chercheur. Plutôt que de révéler son existence en tant qu’observateur du phénomène, l’auteur est lui-même élément de son enquête et nous laisse oublier les éventuelles barrières entre chercheur et objet d’étude.

Grâce à la maîtrise du skateboard, perfectionnée au fil des années précédant l’enquête, l’immersion de Julien Glauser se fait de manière progressive et naturelle. Il explique que son activité lui a permis d’intégrer un groupe où l’accès aurait pu être difficile pour un non-pratiquant et c’est son fort attachement au skate qui l’a conduit à faire de la « participation observante » plutôt que de l’« observation participante » (p. 276).

Ainsi, et semblablement aux expériences des chercheurs comme Loïc Wacquant (2000) qui ont fait de la participation observante, Julien Glauser est non seulement psychiquement, mais également physiquement intensément investi dans son enquête. Un des éléments les plus étonnants de son ouvrage est sa capacité de transmettre par le texte la perception multisensorielle du phénomène étudié. Par le biais de sa planche à roulettes, il fait l’expérience lui aussi des sensations qu’éprouvent ses interlocuteurs, saisit le regard que portent ces skateurs de Tokyo sur leur ville et les traduit pour le lecteur, pratiquant ou non du skateboard.

Étant donné qu’il travaille lui aussi (comme les autres praticiens du skateboard) l’image, la caméra constitue un élément essentiel qui lui permet de témoigner des événements sans être dès l’abord considéré comme chercheur. De même que les autres membres du groupe, il produit des images de la ville et reflète l’imaginaire de la pratique.

Dans Tokyo-skate. Les paysages urbains du skateboard, Julien Glauser nous plonge dans la capitale nippone. Il la donne à voir, entendre et sentir, en dévoile une face inédite et nous sensibilise à un visage méconnu de la ville. Il réussit à nous rapprocher de cette mégapole japonaise, il en émet une image moins troublante ; la rend accessible… et compréhensible.

1 Tokyo s’étend, pour sa division administrative, sur 2 191 km2. Selon le gouvernement métropolitain de la capitale, les 23 arrondissements spéciaux (

2 Jinnai Hidenobu (1995) explique que les villes japonaises et européennes furent dès le début conçues selon des critères différents : alors que les

3 L’ouvrage ici présenté est tiré de sa thèse, intitulée : Revers de Tokyo : images et imaginaires du skateboard. Recherche en anthropologie visuelle

4 En cotutelle entre l’Institut d’ethnologie de l’université de Neuchâtel et l’Institut d’urbanisme de l’université Paris-Est.

5 Julien Glauser utilise les anglicismes de skate et skateboard comme deux synonymes pour parler de la planche à roulettes, de skateur pour désigner

6 Les scooters sont des petites trottinettes en bois avec des roues métalliques, que les enfants d’Amérique du Nord utilisaient dès le début du XXe

7 Parc aménagé pour la pratique du skate, du BMX, de la trottinette ou du roller (p. 283).

8 Terme anglais désignant un lieu précis qui s’apparente dans le jargon du skate à un endroit « bon à skater » (p. 284)

9 Pratique du skateboard qui s’effectue sur le mobilier urbain (p. 284)

10 Terme anglais qui désigne un moment de la pratique du skateboard (p. 283)

Ashihara Yoshinobu, 1994, L’ordre caché. Tokyo, la ville du XXIe siècle ? Savigny-sur-Orge, Hazan.

Foucault, Michel, 1988 [1984], « Des espaces autres », Dits et écrits, (Conférence prononcée en 1967). Paris, Gallimard, p. 1571-1581.

Glauser, Julien, 2012, Revers de Tokyo : images et imaginaires du skateboard. Recherche en anthropologie visuelle. Thèse de doctorat en anthropologie, Université de Neuchâtel.

Glauser, Julien, 2016, Tokyo-skate. Les paysages urbains du skateboard. Gollion, Infolio éditions.

Glauser Julien, 2014, Tokyo through the looking glass: the skateboarder’s imaginary, a study in visual anthropology Film [en ligne], https://www.academia.edu/30164929/FILM_Toyko_through_the_looking_glass_the_skateboarders_imaginary_a_study_in_visual_anthropology (consulté le 18.01.2018)

Hidenobu Jinnai, 1995, Tokyo : a spatial anthropology. Berkeley, University of California Press.

Laplantine François, 2010, Tokyo. Ville flottante. Scène urbaine, mises en scène. Paris, Stock.

Sorensen André, 2009, « Neighborhood streets as meaningful spaces: claiming rights to shared spaces in Tokyo », City and Society, vol. 21, n°1, p. 207-229.

Wacquant Loïc, 2000, Corps et âme : carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur. Marseille, Agone.

Wagner Louise, 2018, Passé, présent & futur : Tōkyō face aux Jeux olympiques, Mémoire de master 2 Études urbaines, Université Paris Nanterre.

Yabe Tsunehiko, 2009, « Skateboarding Places at Public Parks in Tokyo: A study on the Skateboarding Places », Journal of Architecture, Planning and Environmental Engineering, vol. 74, p. 185-192.

1 Tokyo s’étend, pour sa division administrative, sur 2 191 km2. Selon le gouvernement métropolitain de la capitale, les 23 arrondissements spéciaux (formant le noyau de la ville) comptent 13,39 millions d’habitants en 2015 et la région élargie de Kantō-Tokyo rassemble environ 34 millions d’habitants.

2 Jinnai Hidenobu (1995) explique que les villes japonaises et européennes furent dès le début conçues selon des critères différents : alors que les villes d’Europe suivent une structure centripète, réunissant en leur centre des édifices à portée symbolique, les villes japonaises montrent une forte tendance centrifuge, se situant par rapport à leur environnement naturel et par la topographie.

3 L’ouvrage ici présenté est tiré de sa thèse, intitulée : Revers de Tokyo : images et imaginaires du skateboard. Recherche en anthropologie visuelle (Glauser 2012). Tokyo-skate s’accompagne d’un film réalisé par l’auteur : Tokyo through the looking glass : the skateboarder’s imaginary, a study in visual anthropology (Glauser 2014) qui constitue une partie de son travail académique.

4 En cotutelle entre l’Institut d’ethnologie de l’université de Neuchâtel et l’Institut d’urbanisme de l’université Paris-Est.

5 Julien Glauser utilise les anglicismes de skate et skateboard comme deux synonymes pour parler de la planche à roulettes, de skateur pour désigner les acteurs et le verbe skater pour décrire la pratique.

6 Les scooters sont des petites trottinettes en bois avec des roues métalliques, que les enfants d’Amérique du Nord utilisaient dès le début du XXe siècle, qui peuvent être transformées en planche à roulettes si l’on enlève le guidon (p. 21).

7 Parc aménagé pour la pratique du skate, du BMX, de la trottinette ou du roller (p. 283).

8 Terme anglais désignant un lieu précis qui s’apparente dans le jargon du skate à un endroit « bon à skater » (p. 284)

9 Pratique du skateboard qui s’effectue sur le mobilier urbain (p. 284)

10 Terme anglais qui désigne un moment de la pratique du skateboard (p. 283)

Louise Wagner

Louise Wagner est diplômée d’une licence de Sciences sociales de l’Université Paris Descartes et d’une maîtrise d’Études urbaines de l’Université Paris Nanterre. Elle s’intéresse notamment aux théories urbaines, au rôle et au fonctionnement des grandes métropoles mondiales et aux populations qui les habitent. Dans le cadre de son mémoire, elle a réalisé en 2016 une enquête auprès des habitants du quartier dit Quartier Français de Tokyo et a étudié les principaux enjeux d’urbanisme auxquels la capitale nippone fait face. Actuellement, ses recherches portent sur les projets d’aménagement de Tokyo dans le contexte des Jeux olympiques, sur l’impact qu’ont eu ceux tenus en 1964 et que peuvent avoir ceux prévus en 2020. Passionnée de photographie, elle saisit en images les paysages urbains et a exposé deux séries photographiques consacrées à la capitale japonaise, An Other Look at Harmony (2017) et In-Between, Somewhere (2017).